Kalachakra Info
Avril/mai 2025
Paroles de Maîtres, Lama Yéshé
Le vrai sens du renoncement au samsara
Lama Yéshé a fait un commentaire de la sadhana de Tchenrezi en mai 1980 au Grizzly Lodge en Californie (États-Unis). Nous partageons ici un extrait d'un enseignement donné au début d'une série de conférences intitulée "Introduction au tantra" (site en anglais), qui explique de manière simple et percutante les fondamentaux de la pratique tantrique (traduction et arrangements par Franck).

“Sur le chemin spirituel, on est censé aller de mieux en mieux, mais bien souvent, nos problèmes continuent à nous submerger, à nous accabler. D’un point de vue philosophique, on pourrait dire que le karma, c’est la submersion. Et ceci est valable, que nos actes aient été produits consciemment ou inconsciemment. N’allez pas croire que le karma ne se produit qu’en fonction de vos actes conscients. Le karma fonctionne aussi au niveau inconscient. Vous pouvez produire un effet très important avec une cause créée de manière inconsciente. Les problèmes que l’on constate aujourd’hui au Moyen-Orient en sont un bon exemple. En réalité, c’est du karma : cela a commencé tout petit, mais toutes ces petites actions ont fini par amener un résultat immense. C’est le karma.
Pour développer l’attitude éveillée, une attitude qui transcende l’auto-chérissement sur soi-même, vous avez besoin de l’immense énergie du renoncement aux plaisirs temporaires, du renoncement au samsara. Je crois que vous le savez déjà. Le renoncement au samsara est la bonne attitude. Le non-renoncement au samsara est la mauvaise attitude.
Vous allez probablement penser, “Oh, renoncer c’est trop difficile”. Non, d’un certain point de vue ce n’est pas du tout difficile. Le renoncement est en vous. Combien de fois avez-vous rejeté certaines situations désagréables ? Il s’agissait bien de vous, en train de renoncer. Les oiseaux et les chiens ont le renoncement en eux. Les enfants aussi : s’ils veulent faire quelque chose qui leur est interdit, ils vont à coup sûr trouver le moyen de contourner l’interdit. C’est leur manière de renoncer. Mais ces exemples ne sont certes pas le renoncement au samsara.
Peut-être que votre petit(e) ami(e) vous a quitté et que cela vous brise le cœur. Il (elle) a renoncé à vous et vous n’avez plus d’autre choix que de renoncer aussi à lui (elle). Mais là encore, ce n’est pas le renoncement au samsara. Peut-être avez-vous du mal à trouver votre place dans la société et préférez vous réfugier au milieu de la forêt, comme un animal. Certes vous faites preuve de renoncement, mais ce n’est pas encore le renoncement au samsara.
Alors, qu’est-ce que le renoncement au samsara ? Il s’agit ici d’être très précis. Il ne s’agit pas de développer une obsession à propos des objets auxquels on est confronté durant l’existence dans le samsara, et il ne s’agit pas non plus d’être obnubilé par le nirvana. Certaines personnes peuvent penser, “maintenant que je me suis débarrassé du plaisir, maintenant que j’ai renoncé, je vais chercher la douleur”. Ceci n’est toujours pas le renoncement au samsara. Et si vous renoncez aux plaisirs sensoriels du monde du désir pour vous attacher aux plaisirs des mondes de la forme ou du sans-forme [ des états de conscience supérieurs ], là encore vous demeurez dans votre trip samsarique.
Admettons que vous pratiquiez la méditation ainsi que les enseignements du Bouddha et que quelqu’un vous dise, “ce que tu pratiques est inutile, personne ne comprend tes pratiques”. Si cette personne vous critique ainsi et que vous développez de l’agitation intérieure, voire de la colère, cela signifie que votre pratique de la méditation ou du dharma est une pratique samsarique. Et ceci n’a encore une fois rien à voir avec le renoncement au samsara. C’est subtil, n’est-ce pas ? Vous pratiquez la méditation, le bouddhisme, vous pensez que le Bouddha est un être spécial, et quand quelqu’un vous dit, “le Bouddha n’est pas spécial”, vous êtes choqué. Cela montre que vous n’êtes pas libre, vous êtes lié par votre attachement. Vous n’avez pas encore placé votre esprit dans une perspective juste. Votre vision des choses est toujours erronée.
Le renoncement au samsara n’est certes pas facile. Il ne s’agit peut-être pour vous que de mots pour le moment, mais il est essentiel de comprendre qu’il y a renoncement au samsara quand l’esprit renonce profondément, ou dit autrement, quand il se libère totalement de l’existence des phénomènes. Vous pensez peut-être que ce dont je parle n’est qu’une simple idée, mais si vous voulez développer un esprit sain, vous devez nécessairement abandonner tout attachement névrotique à quelqu’objet que ce soit, qu’il s’agisse de plaisir ou de souffrance. Et de cette manière, vous êtes complètement détendu, complètement relaxé. Pour avoir un esprit pur, nous devons apprendre à nous libérer de tous ces objets qui obsèdent l’ego. Tous les objets.
Nous sommes tellement plein d’attachements que nous nous attachons aussi à la méditation ou à la pratique du dharma. Nous devons nous libérer de toutes ces saisies cognitives. Et ceci ne peut être fait qu’avec un esprit clair et pur.”
Le billet de la directrice
"Le dharma nous permet de devenir maitre de notre avenir"

"Chers amis du dharma,
La lactofermentation, le fameux process de conservation des aliments dont on parle souvent, nous lie à l’humanité entière, car elle est pratiquée par tous les peuples depuis la nuit des temps. D’un certain point de vue, elle est un symbole de la transformation positive.
De la même manière, le dharma nous permet de transformer notre esprit et de devenir maître de notre avenir. Changer le monde extérieur est compliqué mais nous pouvons changer notre monde intérieur et ainsi nous libérer progressivement des traumas et des émotions perturbatrices… nous pouvons apprendre à être heureux.
Dans notre vie quotidienne, l’intégration de l’expertise bouddhiste nous permet de prendre du recul quand l’attachement et des émotions telles que la colère se manifestent. Elle nous retient de plonger dans le tumulte. Cela prend du temps et nécessite des efforts, mais c’est possible.
Excellent printemps à tous et à toutes !"
Élisabeth
Réincarnation de Lama Zopa Rinpoché et nouvelles du congrès CPMT 2025
"La réincarnation de Zopa Rinpoché a été repérée au Népal"
Cette formidable annonce a été faite à l'occasion du congrès 2025 des 135 structures et centres internationaux de la FPMT (CPMT Summit), auquel ont participé notre directrice Vén. Élisabeth ainsi que Laurent Peigniez notre trésorier et Emmanuelle Perez du service communication. Nous partageons un message de la FPMT datant du 7 avril ainsi que deux courriers provenant de Sa Sainteté le Dalaï-Lama ; le premier concerne la réincarnation de Rinpoché, et le second des encouragements et le soutien de Sa Sainteté concernant l'avenir de la FPMT (traduction et arrangements par Franck).

"Chers membres de la FPMT,
Nous nous réjouissons de vous partager les formidables nouvelles apprises lors du Sommet CPMT 2025, selon lesquelles Sa Sainteté le Dalaï-Lama nous confirme, selon ses observations, la réincarnation effective au Népal de notre précieux directeur spirituel, Kyabjé Lama Zopa Rinpoché. Nous vous invitons à lire [ci-dessous] la magnifique lettre de Sa Sainteté. De Kopan, avec beaucoup d'amour - François Lecointre".
Réponse de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à propos de la requête pour rechercher la réincarnation de Zopa Rinpoché (18 mars 2025)
"Suite à la demande des pratiquants du monastère de Kopan Ogmin Jangchub Choling, du monastère de moniales de Kopan Khachoe Gakhyil Ling, des centres FPMT de par le monde, de Sera Je Drati Khangtsen et des autres pratiquants en général, le résultat de la recherche est le suivant :
La réincarnation de Zopa Rinpoché a été repérée au Népal. Une recherche progressive et une investigation doivent être entreprises.
À l'occasion de vos prières et pujas, veuillez poursuivre la récitation du Chant des Noms de Manjushri et Migtsema."
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Message de Sa Sainteté le Dalaï-Lama (19 mars 2025)
"Je me réjouis de savoir que des représentants de tous les centres internationaux appartenant à la Fondation pour la Préservation de la Tradition Mahayana (FPMT) vont se retrouver à Katmandou (Népal) pour discuter de la direction future de l'organisation.
Tout d'abord, je veux rappeler la contribution que vos enseignants fondateurs, Lama Yéshé et Lama Thoubten Zopa, ont apporté au dharma. Au moyen de cette structure, ils ont permis à beaucoup de personnes d'apprécier le potentiel du Bouddha dharma pour contribuer au bien-être de tous les êtres sensibles. À leur demande, j'ai donné des enseignements à vos membres en de multiples occasions depuis 1979 - nous avons ainsi créé entre nous un lien spécial.
Dans la mesure où Lama Yéshé et Lama Zopa ont quitté leur corps, il est utile que vous réfléchissiez à la direction future de votre communauté. Peu après le décès de Lama Zopa, des membres du bureau de la FPMT sont venus me voir. Parmi les difficultés rencontrées, ils ont mis l'accent sur le futur de l'organisation. Selon ma compréhension, la FPMT dispose d'une structure solide, avec des enseignants et des disciples éminents occupant des postes de responsabilité, que vous pouvez renforcer sur la base de discussions et d'accords mutuels. Je leur ai dit que je continuerai à offrir mes encouragements et mes services à la FPMT dans votre démarche pour être bénéfique aux autres.
Le bouddhisme est une source de sagesse ; vous pouvez l'utiliser pour transformer vos esprits. Ceci implique de lire ou d'écouter les enseignements, d'y réfléchir encore et encore, puis de méditer ce que vous avez compris. Je décris parfois ceci comme un moyen pour être un bouddhiste du 21è siècle.
De nos jours, il y a de plus en plus de personnes qui souhaitent comprendre le travail sur l'esprit et les émotions expliqué dans le cadre de la psychologie bouddhiste, un travail qui a une valeur à la fois scientifique et pratique. J'espère que vous pourrez fournir des opportunités au public d'apprendre les caractéristiques de la connaissance bouddhiste selon une approche strictement laïque.
D'un point de vue pratique, certains d'entre-vous m'ont peut-être entendu dire que chaque matin dès mon réveil, je génère l'esprit d'éveil, la bodhicitta, l'aspiration d'atteindre l'éveil pour le bien de tous les êtres, ainsi que la vue que les phénomènes n'existent pas tels qu'ils apparaissent. Je trouve cela très utile ; cela me réchauffe le cœur et m'apporte la paix de l'esprit. Cela peut marcher pour vous aussi.
Avec toutes mes prières et mes bons souhaits."
Quinze jours de magie sous l'Arbre de la Bodhi
Du 28 février au 14 mars 2025 se sont succédé quinze jours de prières sous l'arbre de la Bodhi à Bodhgaya en Inde, pour le prompt retour de Rinpoché. Ceci a été réalisé avec le soutien du Root Institute de Bodhgaya, dans le cadre du Festival des Lumières et des Mérites. Retour sur cet évènement incroyable qui a requis tant d'efforts et de rigueur d'organisation (texte de la FPMT, traduction et arrangements par Franck).

En plus des prières et des chants pour Rinpoché qui ont eu lieu chaque soir, d’autres activités se sont tenues, telles que des offrandes de drapeaux de prière autour de l’étang se trouvant dans le complexe du Mahabodhi Stupa, des processions accompagnées d’offrandes de bols remplis de fruits et de fleurs pour la statue du Bouddha Shakyamuni du temple principal, des offrandes de robes et de khatas pour cette même statue ainsi qu’une puja du protecteur et une puja de Tara au monastère Namgyal de Bodhgaya. De la part de personnes issues des quatre coins du monde, des offrandes de lumières ont été faites autour du stupa. Des offrandes de fleurs fraiches ont été faites chaque jour. À cette occasion, les noms de tous les donateurs ont été cités et des dédicaces ont été prononcées.
Vén. Sarah Thresher partage les détails de son expérience :
“Bodhgaya est le centre de l’univers bouddhiste, où des pèlerins du monde entier se rassemblent pour prier, pratiquer et rendre hommage au Bouddha, à ses enseignements et à sa noble communauté de pratiquants. Il me semble qu’aucun lieu ne ressemble à celui-ci dans le monde. Sous l’arbre sacré de la Bodhi se trouve le siège de l’éveil, un trône ancien connu comme désignant le “sol vajra” où tous les Bouddhas de cet éon fortuné atteignent l’éveil : le seul support suffisamment solide pour atteindre une telle réalisation. Parfois, tout ce complexe avec ses circumambulations, ses nombreux stupas et ses endroits pour méditer, semble vraiment être un portail vers des dimensions sans limite, au-delà de notre compréhension.
Et cela a duré ainsi pendant quinze soirées magiques à l’occasion du Losar et des Jours des Miracles, avec l’image de Manjushri siégeant sous l’arbre de la Bodhi et baignée de manière continuelle par une multitude de lumières colorées et mouvantes. De manière spontanée, un petit groupe d’entre nous se sommes mis à réciter le soutra “Se souvenir des Trois rares et sublimes”, à chanter les Noms du Noble Manjushri (l’essence de tous les tantras) et le Roi des Prières (la synthèse de toutes les prières d’aspiration des bodhisattvas) et à offrir d’innombrables lumières au Bouddha, au dharma, à la sangha, aux statues, aux stupas et aux écritures sacrées se trouvant dans des univers sans nombre et dont l’essence est l’esprit saint du Dharmakaya de tous les Bouddhas (le gourou), tout en priant de manière fervente pour le prompt retour de notre plus précieux lama, Kyabjé Zopa Rinpoché. “Tout ceci ne semble pas réel” : c’est ce que nous nous disions chaque soir à la fin des pratiques, alors que les mots prononcés lors de ces vastes et profondes prières résonnaient sans discontinuer dans notre esprit.”
C’est la seconde année consécutive que le Root Institute a combiné au stupa les prières et offrandes du Festival des Lumières et des Mérites avec une pratique de la récitation des prières pour le prompt retour, ce qui a permis de maximiser les prières les plus puissantes, les jours les plus puissants, l’horaire le plus puissant et le lieu le plus puissant, pour faire des offrandes et des requêtes aux plus puissants objets. Il est commun d’entendre jour et nuit la résonance continue du dharma en différentes langues au Stupa du Mahabodhi, mais il est peu commun d’y entendre ces prières et ces pratiques en anglais, et rien que cela est un grand hommage pour notre précieux enseignant qui a propagé la sagesse et la compassion du Bouddha dans le monde entier.
Nous prévoyons de poursuivre cette tradition jusqu’à ce qu’une nouvelle incarnation de notre précieux enseignant puisse se joindre à nous au stupa. Nous présentons aussi notre gratitude à tous les bienfaiteurs. Nous vous invitons à vous joindre à nous lors des prières de l’année prochaine en février 2026 (en anglais).
Big Love - Morceaux choisis #41
Le 8ème cours de méditation à kopan
Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).
L'extrait suivant évoque un épisode haut en couleurs des années 1974/1975.

Deux cents personnes affluèrent pour le huitième cours, dont beaucoup avaient déjà participé à plusieurs cours auparavant. Les plus chevronnés de ceux-ci s’impliquaient de plus en plus sérieusement dans le contrôle de leur esprit et l’arrêt de faire du tort à autrui. […] Plusieurs rentraient à Kopan pour le cours après trois mois de retraite de Manjoushri à Lawudo.
Adrian Feldman, pour rejoindre le cours, quitta sa petite hutte dans le bush australien où il avait effectué une retraite solitaire. Au cours de celle-ci, il n’avait strictement vu personne. « Suivant les conseils de Lama Yéshé, j’ai commencé à lui écrire des lettres chaque fois que des questions émergeaient mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en finir aucune, car dès que je commençais à écrire, les réponses m’arrivaient toutes seules. »
Parmi les nouveaux étudiants au cours, il y avait John Cayton, un universitaire américain qui était venu au Népal pour se livrer à une recherche personnelle. La plupart l’appelaient Karouna, un nom qu’il avait reçu d’un maître hindou en Amérique quelques années auparavant. Lors de sa première nuit à Kopan, il rêva d’un lama qui l’accueillait en souriant et s’inclinait devant lui. « Le lendemain matin, j’allais petit déjeuner quand je vis ce lama qui se baladait, souriant et s’inclinant devant tout le monde. C’était celui de mon rêve. Je n’avais jamais vu une seule photo de lui auparavant, » relate Karouna.
Andy Weber qui étudiait la peinture de thangkas à Bouddhanath, avait rencontré Lama Yéshé à Bodhgaya, l’hiver précédent. […] « Les enseignements de Lama Zopa Rinpoché me déprimaient beaucoup. La seule raison qui me faisait rester tenait aux passages occasionnels de Lama qui nous régalait de ses délicieuses paroles, sans compter qu’il me conviait aussi parfois dans sa chambre pour discuter. Son message était celui que chacun de nous brûlait d’écouter. Nous savions aussi néanmoins que nous devions d’abord suivre le chemin que nous montrait Lama Zopa Rinpoché, celui-là même que Lama Yéshé avait suivi. »
Des amis du septième cours, qui avaient passé l’année ensemble à Dharamsala, étaient revenus à Kopan pour la suite.
« Nous étions une bande de sauvageons », dit Jimi Neal. Et le pire de tous était Stefano Piavella, un jeune italien passionné. « Un tas de gens à Kopan étaient très « comme il faut », ils n’aimaient pas Stefano qui était tellement hippie, dit Jimi. Il passait la plupart du cours écrasé de sommeil au premier rang, l’air totalement défoncé. Mais soudain, il se levait d’un bond avec les questions les plus incroyablement profondes ou poignantes. Il était juste en adoration devant Lama Zopa Rinpoché. Il me dit aussi combien il était stupéfait que Lama Yéshé comprenne avec une telle profondeur la psychologie et la culture italiennes alors qu’il n’avait passé que deux petites semaines dans le pays. »
Quelques mois plus tard, ce Stefano si imprévisible mais charismatique se fit ordonner moine par S.S. le Karmapa. « Hahaha, toi moine ! s’exclamait-on. Tu le resteras deux mois, » et c’est ce qu’il fit. Stefano reprit l’ordination quelque temps plus tard et rendit les vœux à nouveau.
Jimi était présent le jour où un étudiant arriva à Kopan sur une énorme moto BMW. « Lama en avait peut-être vu une auparavant mais il n’en avait certainement pas conduite. Il l’enfourcha, posa pieds et mains au bon endroit et s’arc-bouta comme si le vent lui fouettait le visage. Il n’avait rien à envier à Marcel Marceau, il était un acteur magnifique et un mime superbe. »
Mai au centre Kalachakra
Retrouvez ci-dessous le tableau des activités du mois de mai,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.

Mai au centre Kalachakra
Pour occuper tous ces longs week-end et jours fériés en mai, voici les événements à ne pas manquer (en plus bien sûr de nos programmes d'études, méditations et pratiques habituels) :
• Du 7 mai au soir au 11 mai, Vénérable Gyaltsen nous guide dans une retraite de méditation sur la vacuité, une méditation fondamentale considérée comme le véritable moyen de mettre un terme à la souffrance et d'atteindre l'omniscience pour être bénéfique à tous les êtres.
• Le jeudi 8 mai après-midi, c'est notre prochain rendez-vous inter-religieux, une opportunité de réfléchir, partager et méditer avec d'autres traditions religieuses pour apprendre à mieux se connaitre et se comprendre.
• Le jeudi 15 mai, nous retrouvons Martine pour un atelier de hatha yoga et yoga nidra. Cette fois, nous nous centrerons sur la cage thoracique. Elle guide également une retraite “Yoga et conscience du corps” le week-end suivant.
• En parallèle, Vénérable Denyeu (Elio) vous propose de venir profiter du centre au printemps pour pratiquer pour les animaux, accompagné de vos animaux domestiques (chien ou chat).
• Le dimanche 18 mai, François guide une journée pour s'entrainer à shamatha sur la base de la bienveillance comme objet. C'est une opportunité d'entendre des instructions précieuses sur la manière de méditer tout en développant un esprit d'amour et de compassion.
• Le soir du 18 mai, c'est l'AG du centre Kalachakra. Si vous êtes membre, c'est le moment pour échanger sur la vie de l'association, entendre les projets, nous faire un retour sur ce que vous avez apprécié ou souhaitez changer et nous réjouir de tout ce qui a été accompli.
• Du 23 mai au soir au 25 mai, Marion qui est guide thérapeute et médiatrice en Communication Non Violente nous propose une initiation à la Communication Non Violente. C'est une super opportunité de nous doter d'outils supplémentaires pour interagir et communiquer avec bienveillance et ainsi mettre en pratique l'éthique et la compassion que nous étudions dans le bouddhisme.
• Le dimanche 25 mai, c'est le retour de Science et Bouddhisme avec Vénérable Gyaltsen. Cette fois, il explorera la recherche scientifique autour de la méditation avec Antoine Lutz, un chercheur renommé dans le domaine.
• Les pratiquants de Kalachakra se retrouvent avec Vénérable Péma du 28 mai au soir au 1er juin pour une retraite de mandala de l'esprit de Kalachakra.
• Le samedi 31 mai, Anne-Sophie enseigne sur les 4 sceaux du bouddhisme, l'essence des enseignements du Bouddha. En écoutant, en réfléchissant et en méditant sur ce sujet, nous supprimons progressivement nos conceptions erronées et transformons la manière dont nous voyons et vivons les choses.
• On finit le mois en beauté avec Vénérable Amy. Elle guidera la méditation du mercredi soir 28 mai puis une retraite dès le lendemain midi pour éveiller le guerrier de la compassion en soi.
Rencontre avec Kévin
Kévin va proposer au centre un atelier de Lu Jong (yoga tibétain) durant trois jeudis soirs par mois à partir de mai. Propos recueillis par Arnaud.
Raconte-nous ton parcours… Comment as-tu été amené à proposer des ateliers de Lu Jong au centre ?
Depuis très jeune, j'ai toujours été sportif et intéressé par la santé. Coach sportif en remise en forme depuis plus de cinq ans, je suis soucieux de l'importance de la santé physique et mentale. Cependant je me suis rendu compte que l'approche exclusivement centrée sur le corps n'amène pas forcément un bien être durable : le stress, l'anxiété des sportifs reviennent malgré tout. J'ai donc cherché une approche réunissant à la fois le corps, l'esprit et l’énergie ; l'union de ces trois éléments me semblant être le seul moyen de se sentir bien durablement. Je me suis d’abord tourné vers le Reiki traditionnel via un école proposant une approche authentique et originelle, et j’ai suivi un cursus d'une année en tant que praticien en reikiologie.
J'ai appris beaucoup sur la méditation et les connaissances du bouddhisme tibétain ainsi que sur le fonctionnement de l'esprit/énergie en lien avec la pratique du reiki traditionnel. Par ailleurs, dans les salles de sport où je travaille, le yoga est énormément pratiqué; mais les cours sont principalement centrés sur la souplesse du corps, on y a enlevé l'approche spirituelle. J'ai donc là aussi cherché une approche du yoga réunissant le corps et l'esprit, en lien avec les connaissances bouddhistes que j'avais acquises. Je me suis donc formé au Lu Jong, qui est un yoga tibétain laïque, une méditation en mouvement.
Dans le sport on est centré sur l'approche du corps ; dans le reiki on est plus centré sur l'approche de l'esprit. Le Lu Jong fait la passerelle entre les deux, en améliorant la santé du corps et en retrouvant la sérénité de l’esprit. Dans cette approche innovante du Lu Jong, on vit les bienfaits de la méditation sans pour autant méditer assis.
Le Lu Jong s'adresse aussi bien aux méditants qu’aux personnes n’ayant jamais médité. La pratique du Lu Jong ouvre les canaux subtils et prépare le corps à la méditation. Après la séance de Lu Jong, la méditation est plus profonde car l'énergie des canaux circule harmonieusement.
Et pourquoi le proposer au centre ?
Aujourd’hui je propose du Lu Jong dans le cadre du coaching personnalisé et en entreprise. C’est une pratique très simple à mettre en place et très bénéfique ; j’aimerais que plus de monde en bénéficie.
La santé est une préoccupation de plus en plus importante, les personnes sont de plus en plus stressées et ont des tensions physiques. Le Lu Jong répond à ces deux problématiques et permet de retrouver la santé du corps et de l’esprit.
Est-ce que tu peux décrire comment cela va se passer ?
On porte l’attention sur le mouvement du corps. On est attentif quand la colonne descend, quand la colonne remonte. On porte aussi l’attention sur le mouvement du souffle avec une respiration spécifique qui va générer de l’énergie, "le souffle dans le vase”. On va enfin porter l’attention sur le ressenti énergétique.
Si je porte l’attention sur le corps, l’esprit et l’énergie, j’unis le corps, l’esprit et l’énergie dans le moment présent et cela, c’est de la méditation. J’utilise mon corps et mon esprit pour revenir dans le moment présent.
Comment se déroule une séance de Lu Jong ?
La séance démarre avec un échauffement sur la base du souffle et d’auto-massages. Puis on pratique les mouvements des cinq éléments pour rééquilibrer l’énergie. Ensuite, le cœur de la séance est de travailler quelques-uns des 21 mouvements du Lu Jong. Certains servent à détendre le corps, d’autres à améliorer l’énergie des organes vitaux, d’autres encore permettent de prévenir les grandes maladies ou de générer de la joie intérieure.
À chaque mouvement, on retient le souffle dans un angle spécifique, ce qui permet de pousser les points d'énergies bloqués et de les fluidifier. Pour terminer, on pratique une méditation pour intégrer le travail de l'esprit/énergie réalisé dans la séance. Ce sont des méditations laïques et il n’y a pas besoin d’être bouddhiste.
Un mot de la fin ?
En règle générale, le travail porte exclusivement sur le corps ou exclusivement sur l'esprit. Or, la santé parfaite vient de l'union du corps, de l'esprit et de l'énergie dans le temps présent. Partant de ces constats, je souhaite faire bénéficier au plus grand nombre de la pratique du Lu Jong, afin que chacun tende vers cette santé parfaite.
Je suis donc très motivé pour m’investir dans cette pratique et la proposer aux étudiants du centre et à toute personne, afin que chacun en découvre les bienfaits. Si cela peut être utile, on pourrait même proposer des retraites à Saint Cosme.
Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra
Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.
Guéshé Sonam a conféré l'initiation de Vajrasattva durant un beau week-end d'étude et de pratique du mois de mars 2025...
Om Vajrasattva houng !