Kalachakra Info
Octobre/novembre 2023
Paroles de Maîtres, Son Éminence Ling Rinpoché
"A présent, faites de votre mieux pour appliquer les enseignements de Lama Zopa Rinpoché "
Ce texte est un extrait de la toute première conférence en ligne de Son Éminence Ling Rinpoché le 17 septembre 2023.
Elle a été donnée à l'occasion de la fin de plusieurs retraites de récitations de Mani qui ont eu lieu cet été en Asie,
et durant lesquelles près de cent millions de mantras ont été récités. Adaptation et traduction
par Franck.
“Habituellement, je n’enseigne pas en ligne, ce n’est pas mon style… C’est aujourd’hui ma première participation à un rassemblement en ligne du dharma ! D’une part, j’ai eu cette opportunité particulière mais la principale raison de ma présence est que le départ de Lama Zopa Rinpoché, le fait qu’il nous ait quittés, a été un des rares chocs de ma vie. Non seulement c’était un grand enseignant, mais c’était aussi un être humain d’une grande bonté. Il a énormément pris soin des autres. Tout ce qu’il a fait, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l’a été pour les autres. C’était un être humain tellement magnifique. Bien sûr, il était aussi un grand enseignant et un grand pratiquant, et le fait de le perdre a été très dur à accepter.
Je voulais donc juste vous voir et vous transmettre mes condoléances. Je veux [aussi - ajout du traducteur] vous encourager. Vous ne devez pas abandonner, surtout quand l’enseignant n’est plus physiquement parmi vous. [Au contraire,] à partir de maintenant, vous avez davantage de responsabilités. Il est temps de mettre dès à présent en pratique les enseignements qu’il a donnés et de se mettre vraiment au travail pour devenir un bon pratiquant. Ne vous limitez pas à vous considérer simplement comme un bouddhiste ou un étudiant de Rinpoché, mais faites vraiment de votre mieux pour appliquer ses enseignements afin de devenir, jour après jour, année après année, un meilleur être humain. Si vous travaillez dans ce sens, vous pouvez changer les choses. C’est certain. Je veux donc vous encourager à ne pas vous sentir affaibli, [mais au contraire] à travailler pour la réalisation des souhaits du Maitre. Ceci est la principale raison de ma présence ici.”
___
Son Éminence a ensuite enseigné sur “La pratique de la compassion par la vision profonde” et conféré la transmission orale des “Louanges et prières au noble Avalokiteshvara”, composées par le 7è Dalaï-Lama, ainsi que des “Prières aux 21 Tara”. Vous pouvez trouver ces prières (en anglais) à cette adresse.
Nous exprimons notre plus profonde reconnaissance à Son Éminence Ling Rinpoché pour ses bénédictions, ainsi que pour sa transmission que la force et l’inspiration ne nous quittent jamais dans notre chemin vers l’Éveil. [...] Merci également aux plus de mille participants qui étaient présents en ligne. Nous sommes réellement fortunés.
OM MANI PADME HUM
______________________
Chokyi Gyaltsen et les centres FPMT de Taiwan, de Petaling Jaya en Malaisie et de Singapour
Le billet de la directrice
"La transition écologique du centre de retraite n'en est qu'à ses débuts"
Chers amis du dharma et du centre Kalachakra,
J'aimerais exprimer ma gratitude envers tous ceux qui ont participé en décembre dernier à la première campagne de dons, relative à l'optimisation énergétique du centre de Saint Cosme. La priorité était alors de remplacer des radiateurs anciens, peu efficaces et très gourmands en énergie.
Grâce à vous, une dizaine d'appareils performants ont pu être installés. Ils limiteront les besoins en ressources naturelles et sans aucun doute, ils favoriseront le confort de tous les retraitants.
Du fond du cœur, un grand merci !
La transition écologique au centre de retraite n'en est qu'à ses débuts. Pour le bien-être de tous et pour minimiser l'impact des actions humaines sur notre belle planète, nous poursuivrons à notre humble niveau cette tâche, éminemment éthique.
Que l'automne naissant vous soit doux et agréable !
Élisabeth
Reportage photo : le voyage au Ladakh et au Zanskar de septembre 2023
Le centre Kalachakra a organisé du 9 au 23 septembre un voyage en Himalaya, dans ces régions reculées du nord de l'Inde.
Autour de François Schick leur accompagnateur, la dizaine de participants a profité d'un voyage spirituel qui restera, sans nul doute, gravé dans leurs mémoires...
Découvrez quelques photos marquantes de ce séjour, agrémentées des témoignages de trois participantes.
“Je me réveille au son placide du ruisseau qui coule, la lumière nait, douce et croissante, les nuages se lèvent… une nouvelle journée nous est donnée.
En face de moi, une statue géante du Bouddha, source d'inspiration, manifestation de qualités supérieures, immenses. Un moine arrive et fait tourner un grand cylindre de prières, on entend à peine la cloche qui sonne.
À nouveau revient le bon auspice de réveiller le potentiel qui est en nous tous, de s'identifier avec une divinité ou, encore mieux, de devenir la déité. Puisse cette conscience croître de jour en jour, jusqu'à éclairer le ciel comme une pluie d'étoiles !”
Olga
“Réjouissances.
Qu'il est doux de découvrir, après quelques heures d'avion et une préparation minutieuse (oh, le plaisir de la demande de visa "online"), une contrée de notre grande planète, si lointaine et si déroutante pour nos représentations mentales habituelles.
Qu'il est plaisant de bénéficier pour cette aventure, de l'aide du centre Kalachakra et de ses amis dans le dharma, sans qui cette expérience exceptionnelle n'aurait sans doute pas eu lieu. Merci encore.
Qu'il est fructueux de résider dans cette région où le bouddhisme Mahayana est si vivant, dans les rues, les temples, les moulins à prières, les écoles, ou de visiter un monastère aussi ancien (plus de mille ans) et incroyablement bien conservé que celui d'Alchi.
Qu'il est émouvant de pénétrer et de pouvoir méditer dans des lieux aussi extraordinaires que la grotte de Naropa au monastère de Dzongkhul, ou le monastère de Thikgsey avec son immense et compassionnelle statue de Maitreya.
Qu'il est savoureux de vivre avec une famille ladakhi - merci Dutdul, notre guide -, de partager un moment les travaux des champs, de rire avec les enfants (et les adultes, très amusés par nos déboires), mais aussi de déguster chapatis, momos et tsampa tous ensemble autour de tables basses.
Qu'il est vivifiant de marcher entre 4000 et 5000 mètres d'altitude, d'admirer ces sommets grandioses et incroyablement colorés, le souffle un peu court, en suçotant doucement (ils sont coriaces) des abricots secs délicieux, spécialités de cette région himalayenne.
Qu'il est transformateur de se poser chaque jour avec les méditations guidées par François ainsi qu’avec nos aspirations altruistes ou les dédicaces du soir. C'est tout un état d'esprit collectif qui en est considérablement amélioré.
Alors merci à tous, et que notre gratitude soit grande.
Que cette joie qui nous habitait et que nous avons touché du doigt (et du cœur) chez cette courageuse population des montagnes, s'installe en nous profondément et nous procure force et détermination sur notre chemin de pratiques et de méditations."
Marie-Christine
“C’était ma première découverte de l’Inde, et j'ai été surprise du début à la fin par ce pays entouré de montagnes enneigées et par la présence du bouddhisme, depuis la capitale du Ladakh jusqu'aux plus petits villages que nous avons rencontrés. Je comprends mieux maintenant cette prière de longue vie pour Sa Sainteté que j'avais souvent en tête.
Tout au long du séjour, ces montagnes imposantes nous ont montré leur grandeur, leur force et leur résilience.
Merci à François de nous avoir appris à méditer sur les qualités de ces montagnes et à s'inspirer de tous les éléments de la nature que l'on rencontrait au fur et à mesure du voyage, afin de développer ces qualités en nous.
Au cours du séjour, je me suis laissée inspirer par la force et la sérénité de ces montagnes, ainsi que leur stabilité et leur résilience pour affronter les petites difficultés que l’on rencontrait (inconfort, fatigue, difficultés à respirer...) et revenir à la sérénité et au calme qu'elles dégagent. Je me suis aussi laissée emporter par la force de l'eau afin d’aller de l'avant pour transformer les obstacles et garder l’énorme joie de pouvoir s'imprégner d’aussi belles choses que la culture ladakhi ou ces paysages qui se sont offerts au regard.
La bienveillance, c'est le mot que je garderai à l'esprit et qui résume le mieux cette culture. Les actions des gens qu'on a rencontrés sont remplies de bienveillance, depuis l'accueil avec un thé qui nous a été offert à chaque étape, jusqu’aux plus petits détails, comme de klaxonner sur la route pour que les petits oiseaux s'envolent au passage de la voiture, ou la récitation de prières pendant qu'on nous préparait à manger. Ces gens n'ont rien, mais ils donnent tout, au point d'être prêts à dormir à l'extérieur afin de nous offrir leur toit. Et ils le font avec un grand sourire et du fond du cœur. Je n'ai jamais vu de culture aussi forte et bienveillante auparavant.
Et on se dit qu'avec la qualité de l'éducation reçue ici, qui intègre le dharma dès le plus jeune âge, qui promeut l'entraide, le partage, le respect, l'autodiscipline et l'amabilité, il n'est pas étonnant de trouver ces esprits merveilleux, forts et bienveillants qui incarnent très bien le bouddhisme si présent ici.
Ce n'est peut-être pas une coïncidence que des grands maîtres soient venus s'installer ici dans ces montagnes et méditer pendant des années. Cette énergie a pénétré en nous et nous a transpercé, comme le vent qui soufflait entre les montagnes à notre altitude de presque 4000m. On était complètement immergé dans cette énergie, dans la force bienveillante de ces maîtres et de leur héritage.
Ce peuple m'a beaucoup inspirée, il m’a donné de la force pendant le voyage mais aussi après, car cette énergie est restée dans mon esprit, elle m'aide à dépasser tout obstacle du quotidien, toute difficulté de la vie, et à garder le sourire et le calme. J'espère que toute l'énergie et l’amour que nous avons reçus, continueront à se développer en moi, et que je pourrais en donner ne serait-ce qu’un tout petit peu aux autres.
Puissent cette bonté et cette bienveillance prévaloir,
”
Aïda
Un livre de pèlerinage sur les sites sacrés du Népal
Cela n'existait pas jusqu'à présent, et le manque est en passe d'être comblé : avec le soutien de Lama Zopa Rinpoché, le guéshé Thoubten Sherab a finalisé l'écriture du premier tome d'un diptyque consacré aux sites sacrés du Népal.
Un livre de pèlerinage vient d’être publié par l’Université bouddhiste Lumbini et le Monastère de Kopan (tous deux au Népal) ; il a été écrit par le directeur de l’école de Kopan, le guéshé Thoubten Sherab, et financé par Lama Zopa Rinpoché. Rinpoché en a été l’inspiration, et l’ouvrage a été écrit sur la base de ses conseils. C’est le premier volume d’un ensemble de deux livres couvrant les sites sacrés de la Vallée de Katmandou et de Lumbini [ au Népal, pas en Inde, note du traducteur ].
Un événement a été organisé le 11 septembre 2023 en présence du khenpo de Kopan et de 150 personnes, dont des représentants du gouvernement népalais, du Ministre de la Culture, des membres du parlement, des représentants des trois véhicules, des professeurs de l’Université de Lumbini et des représentants de diverses communautés du Népal. Ce rassemblement s’est tenu à l’hôtel Hyatt, ce que Rinpoché avait souhaité. Un buffet avait été offert à tous, et selon les participants l’ambiance était enjouée.
Ce premier volume de près de 200 pages a mis trois ans à être finalisé. Rinpoché avait souhaité qu’il soit publié à la fois en tibétain et en népalais. La version tibétaine a été publiée à 500 exemplaires, et la version népalaise à 1000 exemplaires. Prochainement, une traduction en anglais sera aussi préparée.
Avec environ 45 sites couverts dans ce volume (tous visités par l’auteur), le livre présente des photos de chacun d’entre eux, une bibliographie extensive ainsi qu’un index incluant toutes les sources et références.
L’ouvrage est divisé en trois sections : les sites relatifs au Bouddha (à Lumbini et autour), aux Bodhisattvas, ainsi qu’au vajrayana. Guéshé Thoubten Sherab explique que “ce choix de diviser [ le livre ] de cette manière a eu beaucoup de sens. Cela permet aux lecteurs de relier les catégories et les sites avec l’histoire.”
La genèse de ce projet d’écriture remonte au début des années 2000. Guéshé Sherab était à Bodhgaya avec une partie de sa famille, et ils visitaient des sites en pèlerinage. La famille ne connaissait rien à de nombreux lieux, et Guéshé Sherab ne s’est pas senti capable de l’aider à pleinement comprendre leur histoire et leur signification. Il a cherché en vain un livre pour guider leur exploration, et c’est ainsi que la pensée d’écrire un livre sur les sites bouddhistes en Inde a germé.
Il commença à faire des recherches, à la fois en bibliothèques et lors de divers pèlerinages. Il finit par publier un livre en 2004, Gyakar Nangpi Neshed Rabsal Donmye , et il en offrit une copie à Lama Zopa Rinpoché qui en fut très inspiré et qui le transporta avec lui par la suite. Lama Zopa lui dit alors, “nous avons aussi besoin de préparer un livre sur les sites de pèlerinage du Népal”. Rinpoché se montra un peu préoccupé à propos de nombreux sites qui étaient en train de disparaitre et de l’absence d’un livre de référence présentant leur histoire, difficile à connaitre. Il demanda par conséquent à Guéshé Sherab de bien vouloir écrire ce livre.
Tout juste nommé directeur de l’école de Kopan, Guéshé Sherab n’avait pas beaucoup de temps. Alors qu’à la fin 2019, Rinpoché proposait de financer l’édition du futur ouvrage, l’auteur commença à collecter des informations sur tous les sites bouddhistes sacrés du Népal, et il en recensa environ 52. Selon ses propos, “quand j’ai montré à Rinpoché [ ce nombre élevé de sites ], il se mit à rire et à rire, puis déclara ‘OK, alors commençons avec la vallée de Katmandou’. C’est ainsi que je me suis mis à travailler sur les zones de Katmandou et de Lumbini”. Guéshé Sherab se mit à consulter des sources tibétaines et népalaises, ce qui rend le livre unique en son genre. Il combina les deux sources, tenta de reconstituer l’histoire de chaque endroit et de remplir les vides dans les chronologies. Il fit des recherches dans de nombreuses bibliothèques et des services d’archéologie. Au final, le livre fournit non seulement des histoires comme celles que vous liriez dans un guide de voyage, mais aussi toutes les références aux sources de connaissance.
De temps en temps, Guéshé Shérab consultait Lama Zopa Rinpoché et lui présentait le progrès de son travail. En particulier, le livre reflète les conseils de Rinpoché à propos de la manière de traiter tel ou tel site.
Rinpoché a indiqué à Guéshé Sherab qu’il était certes positif de traduire le livre en différentes langues, mais qu’il était primordial qu’il soit publié en népalais ; il soulignait que jusqu’à présent, l’accent avait surtout été mis sur les pays occidentaux, maintenant il était aussi nécessaire de se tourner vers les zones népalaises et d’y propager le dharma.
La célébration [ de la sortie du livre ] a été une réussite, et les personnes sur place très joyeuses, “grâce aux bénédictions et à la bonté de Rinpoché”, a précisé Guéshé Shérab.
Guéshé Sherab projette de finaliser le second volume d’ici trois ans. Nous vous informerons de la sortie d’une traduction du premier tome en anglais.
Big Love - Morceaux choisis - #25
Kyabjé Zong Rinpoché visite Kopan pour la première fois
Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).
L'extrait suivant évoque la venue d'un des maitres de Lama Yéshé, Zong Rinpoché...
Pendant des semaines, Lama fut très occupé à préparer cet évènement majeur.
[…] Les injis [les Occidentaux] restèrent littéralement bouche bée face à la présence ascétique de Zong Rinpoché, à la longue barbe blanche clairsemée qui tombait droit sous son menton, à ses yeux perçants. Il rayonnait la puissance et la discipline. Plus étonnant encore était le comportement de Lama Yéshé vis-à-vis de son vieux maître. Disparu le jovial boss, chaque action de Lama témoignait d’une humilité et d’une dévotion absolues.
Pour célébrer cet évènement, Stéphèn Lévy avait bâti un magnifique jardin de pierres dans l’espace entre les marches de la gompa et celles qui menaient à la cuisine de la nouvelle gompa. Il l’avait empli de toutes sortes de cactus exotiques et de plantes à fleurs en guise d’offrandes à Zong Rinpoché.
Le matin où Zong Rinpoché arrivait, Stéphèn se leva tôt pour mettre une dernière main à l’ensemble mais découvrit qu’on avait érigé un lourd poteau au beau milieu de son ravissant jardin. On y avait attaché un de ces robustes mastiffs tibétains qui avait fait ses besoins partout dans les lieux.
« J’étais vraiment sous le choc ! » dit Stéphèn. « J’étais là, les pieds enfoncés dans le sol, à serrer les poings et grogner quand je levai les yeux. Jetant un œil au travers des rideaux, Lama observait ma réaction. Il se couvrait la moitié du visage et riait. Au moment où je le vis, il laissa tomber les rideaux, je montai furieux chez lui. « Tu es très attaché, dear. » C’est tout ce qu’il dit et je me demandai soudain si tout ça n’avait pas été délibéré.
Pendant toute la visite de Zong Rinpoché, j’étais là à tailler et nettoyer le lieu. Je restais même jusque tard dans la nuit pour m’assurer que personne ne ramène un chien. Mais je savais ce dont Lama parlait tout le temps. J’avais planté quelque chose avec soin et amour juste pour constater que ça avait été déterré et déplacé le lendemain. Chaque fois que je m’attachais à mon ouvrage, Lama s’arrangeait d’une façon ou d’une autre pour le saboter. Ensuite, on le réparait ensemble. Je savais que j’étais en grand manque affectif et il m’accordait tellement d’attention ! Tous ces contacts étroits avec lui m’ont vraiment comblé. »
Zong Rinpoche ne parla qu’une fois sous la tente, mettant en garde les Injis contre le fait de considérer le Dharma trop légèrement et de banaliser leurs engagements. Lama Yéshé, assis en contrebas face au trône, traduisait.
[…] A la fin du cours, c’était le retour à Kathmandou pour la majorité, y compris Electric Roger. Dévalant la colline avec son sac sur le dos, il entendit une voix qui l’appelait : « Hello, hello ! » C’était Lama souriant qui faisait au revoir de la main : « A bientôt, » cria-t-il. « Cela m’ébranla quelque peu car je tentais de m’échapper du lieu le plus vite possible, » dit Roger.
___[...] « Je m’étais assise partout à prendre à la main les notes les plus méticuleuses qui soient, se rappelle Adele Hulse. Pendant les deux premières semaines, je ne comprenais pas un mot, ce qui avait pour effet de me faire écrire avec encore plus de soin et de clarté. J’avais passé cinq ans à l’université, pourquoi tout cela était-il si compliqué pour moi ? Puis un jour, il y eut un déclic, c’était presque physique. Je vis soudain comment les enseignements menaient tous les uns aux autres, que si vous accédiez à un seul point, tout le reste devenait évident. S’il y avait le karma, si telle chose cause telle autre, alors la mort cause quelque chose d’autre. Alors peut-être y avait-il la réincarnation, même si ce n’était encore qu’un mot pour moi. Si vous pouviez reconnaître vos habitudes mentales, vous pouviez les changer. Développer de nouvelles habitudes signifiait se mouvoir dans de nouvelles directions. Un enfant peut le comprendre ! Oui, mais vivre au quotidien avec cette conscience, c’était autre chose ! J’en étais toute excitée. »
Novembre au centre Kalachakra
Retrouvez ci-dessous le tableau du programme de novembre,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.
Novembre au centre Kalachakra, ce sont d'abord les retraites des vacances de la toussaint :
Du 28 octobre au 5 novembre, Véronique A. guide la traditionnelle retraite de Vipassana pour nous aider à observer et comprendre notre esprit en lien avec nos sensations physiques, nos émotions et nos perceptions. Cette retraite est ouverte à tous, bouddhistes et non bouddhistes, nouveaux ou expérimentés. Inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/retraite-de-vipassana-2023-10-28-2023-11-05-2148/register
Du 28 octobre au 2 novembre, François anime un séminaire sur l'éthique. Il s'agit d'explorer de manière très concrète pourquoi et comment pratiquer l'éthique, ainsi que de découvrir comment sa mise en œuvre au quotidien peut être complexe mais fondamentale à toute pratique spirituelle. Cette retraite très interactive est ouverte à tous, à tous les âges et à toutes les orientations spirituelles. Inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/seminaire-sur-l-ethique-2023-10-28-2023-11-01-2184/register
Du 2 au 5 novembre, Vénérable Gyaltsen guide un Nyung Né, une puissante pratique de purification et de développement de la compassion en lien avec Tchenrezi. Cette pratique implique un jeûne sur 2 jours (y compris un jeûne strict sans boisson sur une journée), le silence et de nombreuses prières et prosternations. Elle s'adresse aux étudiants déjà familiers avec le bouddhisme. Elle est en particulier recommandée pour les étudiants souhaitant obtenir la certification de “Découverte du Bouddhisme” dont c'est un des prérequis pour valider le dernier module. Inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/retraite-de-purification-nyoung-ne-2023-11-02-2023-11-05-2174/register
Du 9 au 12 novembre, Vénérable Oser (Nadu) guide une retraite sur la diététique chinoise pour apprendre à utiliser l'alimentation en prévention et/ou pour rétablir un déséquilibre. Elle est ouverte à tous. Inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/la-dietetique-chinoise-2023-11-09-2023-11-12-2175/register
Par ailleurs, voici les événements à ne pas manquer à Paris à côté de nos programmes d'études récurrents :
Nous retrouvons des enseignants et pratiquants d'autres confessions religieuses pour une réunion interreligieuse autour de la notion du don le mercredi 1er novembre après-midi. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/s-asseoir-ensemble-rendez-vous-inter-religieux-2023-11-01-1280/register
Nous vous proposons de célébrer le dharma le samedi 4 novembre pour la descente de Toushita. Les différents intervenants et enseignants du centre seront là et nous vous proposons un temps d'échange avec eux autour d'un thé entre 15h et 16h30. Cela sera l'occasion pendant un moment informel de mieux les connaitre et de partager autour de la question de la pratique du dharma. Nous ferons également un Lama Chopa (gourou yoga) avec offrande de tsog pour célébrer ce jour de multiplications des mérites de 17h à 18h30. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/celebration-du-dharma-pour-la-descente-de-tushita-2023-11-04-2281/register
François guide une journée d'échange sur l'éthique. En complément de la retraite fin octobre, que vous ayez pu y participer ou non, elle propose d'explorer les dilemmes auxquels nous sommes confrontés depuis la perspective bouddhiste, ainsi que les réponses qui peuvent y être apportées. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/l-ethique-2023-11-05-2299/register
Le samedi 18 novembre Vénérable Denyeu (Elio) guide une pratique de libération d'animaux, une pratique conseillée par Lama Zopa Rinpoché pour non seulement développer la compassion mais aussi créer les causes pour une longue vie. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/liberation-d-animaux-2023-11-18-2142/register
Les nouveaux programmes avec guéshé Dakpa continuent. La suite de l'enseignement sur les vœux de bodhisattva est le dimanche 19 novembre et il est encore temps de les rejoindre. C'est très intéressant et très important pour les étudiants qui ont pris ces vœux dans le cadre d'une initiation tantrique ou non. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/voeux-de-bodhisattva-et-voeux-tantriques-2023-11-19-2202/register
Guéshé Dakpa continuera aussi à enseigner sur “La lettre à un ami” de Nagarjuna le mardi 21 novembre à 19h30. Ce programme est passionnant. C'est une super opportunité d'étudier un texte classique indien avec un commentaire très clair et très concret de la part de guéshéla. Là aussi il est encore temps de prendre le train en route. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/commentaire-de-la-lettre-a-un-ami-2023-11-21-2285/register
Nous nous réjouissons de retrouver Vénérable Gyaltsen et Cyrille Champagne en discussion le 26 novembre dans le cadre de “Science et Bouddhisme”. Cette fois ils échangeront sur les écarts qu'il peut y avoir entre les apparences et d'une part les notions des deux vérités selon les différentes écoles bouddhistes, d'autre part les notions issues de la recherche en neuroscience et la manière dont notre cerveau construit ce que nous percevons. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/science-et-bouddhisme-apparence-et-realite-2023-11-26-2291/register
Rencontre avec Kathrine
"J'ai beaucoup de gratitude pour tous nos enseignants"
- Comment tu t’es retrouvée impliquée au centre ? Depuis l’enfance je suis en contact avec le bouddhisme “on and off”. J’ai lu Alexandra David Neel a 9-10 ans. Vers 22 ans j’ai fait une pause après mes études, et j’ai passé plusieurs mois dans des pays bouddhistes : Inde, Sri Lanka, Thaïlande, Malaisie… J’allais d’un temple à un autre, d’un bouddha à un autre. Je n’y connaissais rien, mais je me sentais bien et c’était devenu familier.
En 2020, 4 mois avant le confinement, j’ai fait un burn out. Mon médecin homéopathe m’a recommandé de marcher. J’habite près du canal Saint Martin, alors, j’ai beaucoup marché, et exploré le coin. Un jour, je suis passée devant le centre et j’ai poussé la porte. C’est comme ça que je suis arrivé. Ce burnout a été un LE coup de « pied aux fesses » qui m’a fait réaliser que je mettais beaucoup d’énergie dans la mauvaise direction et que j’étais dans un maelstrom de perturbations mentales –je l’ai compris plus tard. Au début, je suis venue une ou deux fois le mercredi. C’est surtout avec le yoga du méditant que j’ai appris à m’asseoir, respirer, poser mon esprit, prendre conscience de mes émotions. Quand tu fais un burnout tu es dans une grande confusion intellectuelle et émotionnelle et le « petit vélo » ne s’arrête jamais. Avec le cours du « yoga du méditant », animé par le Dr Hugues Gouzenes, j’ai appris à relaxer mon corps, détendre mon esprit et le ralentir, et ainsi calmer le tumulte de mes émotions. C’est vraiment ce dont j’avais besoin pour commencer la méditation et envisager autre chose. Ça fait trois ans que je suis fidèle à ce cours et que je ne le rate pour rien au monde et le plus souvent possible en présentiel. Et puis le confinement est arrivé et le monde s’est arrêté comme moi. C’est là que les méditations du matin ont commencé. C’est une façon merveilleuse de commencer sa journée et je n’en rate pas une ; j’ai beaucoup de gratitude pour tous nos enseignants, car ça donne quelque chose de fondamental pour avancer : la discipline dans la pratique, et c’est très important. Retrouver la posture, la respiration et s’y sentir bien. Pourtant, même si je ne suis vraiment pas « du matin », je me réveille tous les matins à 7h15, je fais Shamata comme je l’ai appris dans le Yoga du méditant, j’enchaine avec la méditation du matin pendant 30mn et la journée commence après avoir respiré avec le monde entier avec Michelle, travaillé sur la gratitude avec Virginie, Véronique, Franck… Avec ces pratiques, j’ai de plus en plus souvent de petits moments de pause pendant la journée où je reviens à moi. Je suis plus dans le contentement, en me réjouissant de quelque chose de beau par exemple. Je suis plus dans l’analyse aussi, l’observation de mes pensées, mes émotions. On nous dit qu’il « faut » prendre du recul, jamais comment le faire. C’est ça aussi que j’ai appris à faire un peu plus souvent chaque jour.
Je me suis aussi engagée dans DB avec Ven Gyaltsen. Là aussi c’est de la discipline : reprendre ses notes, méditer,… Il y a aussi le sentiment d’appartenir à une Sangha, un groupe qui a décidé comme moi à s’intéresser au bouddhisme, le pratiquer… suivre un mode d’emploi/de fonctionnement très précis, très aidant, toujours enseigné avec bienveillance et patience et avec toujours le choix de prendre ou non.
Des retraites peut-être ? Je n’en n’ai pas fait beaucoup car j’ai des parents très âgés, et s’éloigner c’est compliqué. Ma première, sur un WE, c’était avec Arnaud, pour qui aussi c’était la 1 ère , je pratique toujours certaines de ses méditations. Puis cette année, j’ai fait la retraite de Tara avec Véronique après avoir pris les vœux de Tara. J’ai beaucoup aimé. J’aime beaucoup Tara, cette énergie féminine dynamique. C’est très concret. Quand je peux me connecter le vendredi avec Djamel je fais.
Et tu es impliquée comme bénévole ?
J’essaye (rires) ! J’ai été Dircom, puis dans la formation managériale, les deux consistant en beaucoup de gestion de projets, du coup j’ai l’habitude et je sais comment m’y prendre. Je suis en train de donner un coup de main sur le dossier des assurances du centre. Je peux aussi relire des documents ou traduire car je suis à moitié australienne. Je suis contente de mettre mes compétences à disposition en fonction de mes disponibilités. Ça me permet de participer à quelque chose qui compte pour moi, une façon d’exprimer ma gratitude et c’est très sympa. J’apporte ce que je peux. Je ne suis pas une consommatrice du centre.
Comment vois-tu l’avenir au centre ?
L’avenir pour moi à court terme, c’est le voyage en Inde à Bodhgaya. J’aimerais bien rencontrer un maitre. J’aimerais bien aussi étudier des textes classiques du bouddhisme, peut-être aussi le tibétain, voyager, ça reste à structurer car je viens à peine d'arrêter de travailler…
Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra
Chaque mois, nous ressortons du grenier une photo qui nous rappelle de beaux moments.
C'était l'arrivée de la statue de Maitreya le futur Bouddha (offerte par la FPMT), qui trône sur l'autel du centre de Saint Cosme...
Le contraste est saisissant entre l'aspect immaculé du Bouddha et l'apparence un peu... "laborieuse" d'Edwards, un des bénévoles qui l'a installée !