Kalachakra Info

Mars/avril 2025
 

Paroles de Maîtres, Lama Zopa Rinpoché

"Ce qui rend la vie heureuse, c'est la bodhicitta"

Cet enseignement essentiel et très accessible de Rinpoché fait partie des nombreuses archives que la FPMT met à la disposition du public (traduction et arrangements par Franck).


“Comme je l’ai déjà dit, ce qui rend la vie pleine de sens, bénéfique, non seulement pour nous mais aussi pour chaque être sensible -le moindre insecte, la moindre araignée, tout être sensible-, c’est la bodhicitta, l’esprit d’éveil. Portez vos efforts sur la bodhicitta. Notre principal objectif devrait être de la pratiquer.

De très nombreuses pratiques existent, de très nombreux types de méditation sont disponibles, mais ne passez surtout pas à côté de la bodhicitta. Notez-le dans votre agenda ! Écrivez-le, afin de le retenir. Ainsi, à chaque fois que vous verrez ce rappel, vous vous souviendrez de votre pratique principale. Et si quelqu’un vous interroge à propos de celle-ci, vous lui direz que c’est la bodhicitta. Bodhicitta, l’esprit d’éveil ! Ce qui rend la vie heureuse, c’est la bodhicitta.

Il y a deux “ailes” dans le bouddhisme. La méthode et la sagesse ; la bodhicitta et la vacuité. Les deux sont importantes, mais sans la bodhicitta, le point le plus élevé que nous puissions atteindre, c’est le nirvana de base, et non l’éveil. Grâce à la bodhicitta et à la vacuité, nous pouvons nous libérer des plus subtils obscurcissements et ainsi atteindre l’éveil. Bodhicitta et vacuité sont comme deux ailes.  

En Occident, les gens demandent en permanence : “Comment puis-je être heureux ? Comment puis-je être heureux ?” Tandis que les Tibétains récitent “Om mani padme hum, Om mani padme hum”, les Occidentaux récitent “Comment puis-je être heureux ? Comment puis-je être heureux ?” À cause de leur attachement au moi, ils rencontrent tellement de problèmes. L’auto-chérissement amène tellement de problèmes. D’ailleurs, tout devient un problème ; alors qu’ils sont tranquillement à la maison, même le son produit par des chiens ou des oiseaux devient un problème. 

Donc, ce qui rend la vie heureuse, c’est la bodhicitta. Il est important de savoir cela. Tout le monde doit le savoir. Essayez au moins de l’écrire quelque part ! Si nous souhaitons connaître le bonheur, nous devons développer la bodhicitta. C’est pourquoi nous devons l’étudier et la pratiquer autant que possible.

Grâce au lamrim, il est possible d’atteindre la bodhicitta en cette vie. Nous devons comprendre ce but, la direction que nous devons prendre. Si nous voulons non seulement nous libérer de l’océan de la souffrance du samsara, mais aussi atteindre l’éveil pour libérer de la souffrance les êtres sensibles sans nombre et les amener à l’éveil, c’est ce que nous devons réaliser. 

Si nous disons : “Je suis la déité” ; “je suis un pratiquant du dzogchen” ; “je pratique la phase de perfection”... ou toute autre affirmation de pratique des plus hauts tantras dans le but d’impressionner les gens, et de les laisser croire que nous avons atteint un niveau de réalisation très élevé, il est plus correct de dire que nous nous efforçons de pratiquer la bodhicitta. Je dois faire cette remarque.

Nous devons développer le bon cœur. Même si nous ne croyons pas aux renaissances ou au karma, nous devons développer le bon cœur dans la vie de tous les jours, et pas seulement pour les êtres humains. Pour les animaux, aussi. Si nous voyons des animaux tels que des araignées, nous ne devons jamais les écraser. Si nous en tuons ne serait-ce qu’une seule, alors nous serons tués lors de 500 vies à venir. Nous serons écrasés par d’autres êtres sensibles. Pour cette cause que nous avons produite, le karma a cet effet : nous serons tués à 500 reprises, lors de 500 vies différentes. C’est juste un simple exemple pour nous montrer à quel point il est important de ne jamais nuire à qui ou à quoi que ce soit.”  

Le billet de la directrice

"2025 est l'année de la compassion, si bien incarnée par Sa Sainteté le Dalaï-Lama"

"Chers amis du dharma,

Quand le monde extérieur semble devenir de plus en plus confus et rempli d’aversion, on peut avoir tendance à générer de la colère, notamment quand on voit tous ces jeunes gens mourir à la guerre. Et si l’on ne comprend pas la vraie cause des conflits et des problèmes du monde, on peut facilement générer du désespoir.

D’un point de vue bouddhiste, la compréhension de la loi du karma nous permet d’avoir une vision éclairée des évènements et de leurs causes. En ayant une vision lucide de la souffrance et de ses causes, on peut ainsi développer non pas de la colère, mais de la compassion. Et essayer d’aider, dans la mesure de nos moyens, même si la portée de nos actions semble limitée.

Dans le cadre des 90 ans de Sa Sainteté le Dalaï-Lama qui seront célébrés le 6 juillet prochain, le petit monde du bouddhisme tibétain a déclaré l’année 2025 celle de la compassion, si bien incarnée par Sa Sainteté. Pour cette occasion, le centre Kalachakra organisera différentes actions mettant à l’honneur ce grand maitre spirituel. Nous espérons vous voir nombreux à participer à nos prochains évènements (le premier d’entre-eux étant la récitation hebdomadaire du mantra de Tchenrezi ) , et nous vous invitons à célébrer la compassion à votre échelle, du mieux que vous le pouvez."

Elisabeth

 Onze moniales de Kopan élevées au rang de guéshéma 


Une communication récente de la FPMT met en avant le patient travail des moniales de Kopan pour obtenir le diplôme d'études le plus élevé de notre tradition (traduction et arrangements par Franck). 


Le 3 février 2025, onze moniales du monastère Khachoe Ghakyil Ling à Kopan (Népal) ont terminé avec succès plus de vingt années d’études rigoureuses, et atteint le titre de guéshéma (féminin de guéshé). À cette occasion, elles ont toutes participé à une célébration spéciale.


Les parcours pour obtenir les rangs de guéshé ou de guéshéma sont identiques, seul le suffixe “ma” est ajouté pour préciser le genre. La voie pour devenir guéshéma commence après avoir suivi des études au monastère pendant dix-sept ans. Les personnes qui en ont le souhait et qui se qualifient pour suivre la voie d’obtention du titre de guéshéma doivent alors valider quatre années de rigoureux examens oraux et écrits, et soutenir avec succès une thèse. 


Avant 2012, les moniales n’avaient pas accès à cette voie d’obtention du titre de guéshéma. En 2011, la moniale allemande, désormais appelée Geshema Kelsang Wangmo, achevait avec succès toutes les conditions pour obtenir le titre, à l’Institut de Dialectiques Bouddhistes (IBD) à McLeod Ganj (Inde). Un comité de moniales s’est alors tenu en 2012, et s’en est suivie l’annonce par le Département “Religion et Culture” de l’Administration Tibétaine que le titre complet était désormais disponible aux moniales.

 

Nous vous invitons à vous joindre aux réjouissances des réalisations des onze moniales qui ont beaucoup travaillé pour atteindre ce but dédié au bien d’autrui.


Big Love - Morceaux choisis  #40


Lama courroucé...

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant évoque certains moyens habiles que déployait "Lama" pour purifier l'esprit de ses disciples. 

  

« Lama Yéshé me faisait souvent pleurer, disait Mummy Max. Il s’en prenait continuellement à moi. Il avait sa façon à lui de me mettre la pression avec le sourire, me rabaissant jusqu’au point où je ne pouvais que hurler : « Fichez-moi la paix ! Je n’en peux plus ! » Il me harcelait sur tout ce qu’il pouvait. D’ailleurs ce n’était pas seulement avec moi, il le faisait avec tout le monde. Après avoir suscité ces explosions, il riait, riait, me calmait et repartait sur autre chose. Je n’ai pas toujours réalisé que c’était totalement pour mon bien mais c’était sa manière d’aller titiller vos faiblesses. Toutefois, il ne m’est jamais arriver de penser : « Regarde tout ce que j’ai fait pour toi ! J’en ai assez ! »

Je n’ai jamais été une hippie. Je ne les ai jamais vraiment compris, mais j’estime que, à ma façon, je n’étais ni meilleure ni pire qu’eux. Les hippies avaient une vraie connexion avec Lama, ça c’est sûr. » 

Lama disait de ses étudiants : « D’abord vous les accrochez puis vous resserrez les attaches. » C’est à Nick que Lama en fit le plus voir de toutes les couleurs. Il était devenu sérieux et autoritaire mais cela n’impressionnait pas Lama. Une fois que Lama s’en était encore pris à lui durement, ce qu’il faisait souvent en public, Yéshé Khadro trouva Nick en pleurs. Mais tout le monde s’accordait à penser que Lama avait ses raisons et qu’elles étaient justifiées. »

L’un des derniers mots durs de Lama était « écraser, réduire en purée » comme dans « je vais l’écraser ». Au fil des ans, on se rendit compte que Lama n’« écrasait » que ceux qui avaient une très haute opinion d’eux-mêmes. Nick n’avait connu que des succès dans la vie. Il était drôle et intelligent, et constituait un centre naturel d’attention. Mais ce n’était pas bon pour la pratique du dharma. Cette méthode de confrontation est typique de la façon dont certains lamas travaillent avec leurs étudiants. Il ne s’agissait ni de colère, ni de ressentiment ni d’un manque de délicatesse, cela naissait d’une grande compassion. « Dois-je l’écraser ? » demandait Lama à propos de quelqu’un dont l’arrogance créait des problèmes. Lama dit à de nombreuses occasions que son job en tant qu’enseignant était d’écraser les egos de ses étudiants. 

TRAVAILLER AVEC L’ARGENT p464

[…] Le principal souci de Lama était de réussir à rendre le Mount Everest Center financièrement indépendant avant sa mort. Il gardait une série de petits livres dans lesquels il consignait toutes les transactions financières qu’il avait avec différentes personnes comme Nick, Peter, Marcel et Piero. De temps en temps, il leur rappelait leurs dettes, même petites. Ils se mirent bientôt à craindre les petits livres de Lama. « Le premier était noir, raconte Peter. Et bien que les notes de Lama n’étaient pas très structurées, il se rappelait avec précision quels fonds étaient sortis et voulait toujours savoir combien avait été dépensé et combien il restait. Les questions de Lama sur la gestion des fonds étaient extrêmement minutieuses. »

L’argent était aussi la principale préoccupation dans l’esprit de Mummy Max. « Où est l’argent, Lama ? Tout coûte de l’argent. » se plaignait-elle. Elle continuait d’être la principale source de soutien pour les garçons du Mount Everest Center et cela la préoccupait. Que se passerait-il s’il lui arrivait quelque chose ? Pour fournir ce qui deviendrait avec un peu de chance une source durable de revenus pour l’école -il ne fallait plus dépendre de son seul salaire personnel, il fallait quelque chose qui puisse continuer si elle était amenée à bouger ou à mourir-, Max démarra un business dans la mode à Kathmandou, lui donnant pour premier nom « Samsara ».

   Avril au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau des activités du mois d'avril,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.   

 

En avril au centre Kalachakra

 


 Rencontre avec Bernard


Bernard est un étudiant du centre ; il s'occupe de l'accueil des pratiquants à l'occasion des journées de "Méditations sur la voie". Propos recueillis par Arnaud.


Comment t’es-tu retrouvé impliqué au centre ?


Il y a quelques années, j’ai suivi un programme de huit séances sur la méditation de pleine conscience dans le cadre de mon entreprise. L’idée était de développer la concentration et l’ouverture d’esprit. Ça n’était pas directement du bouddhisme mais il y avait de la méditation. Une heure par semaine, on nous apprenait à observer notre esprit. J’ai beaucoup aimé et j’ai continué à pratiquer tous les jours après le programme. J’ai aussi commencé à lire des livres sur le bouddhisme, dont plusieurs de Thich Naht Hanh. 


Il y a un an, j’ai pris ma retraite et j’ai cherché un lieu où je pourrais aller plus loin. Ce que j’avais lu était très général et j’avais envie d’approfondir. J’avais aussi envie de rencontrer des personnes avec le même centre d’intérêt que moi. Parmi les différents lieux que j’ai trouvés sur internet, c’est le centre Kalachakra qui m’a le plus attiré car c’était très structuré. En septembre 2023, j’ai pris “Découverte du Bouddhisme” en cours avec le module “Samsara et Nirvana”, puis j’ai continué sur le cycle suivant. Quand “Explorer le Bouddhisme” a commencé, je me suis aussi inscrit pour ne pas rater le début du cycle. Je suis vraiment impressionné par la qualité des programmes d’étude du centre. Tout est très rodé, précis et bien organisé. Les enseignants sont très compétents et très engagés, et les équipes de bénévoles sont très solides. Et puis ce n’est pas dogmatique. On est libre de prendre ou pas et d’y aller très progressivement. C’est vraiment appréciable.


J’ai aussi commencé à suivre plusieurs retraites, dont celle de lamrim avec Vén. Gyaltsen pendant les fêtes. J’ai vraiment apprécié l’ambiance de recueillement que procure le cadre de Saint Cosme. C’est très intensif, mais ce n’est pas une critique. Cela nous permet de vraiment approfondir. Et puis les rituels m’ont ouvert à une autre dimension de la pratique. Avec Vén. Gyaltsen, on faisait les prosternations aux 35 Bouddhas et la pratique de Vajrasattva. Je me suis rendu compte que la transformation de l’esprit ne passe pas que par la compréhension intellectuelle, que les rituels ont un impact différent mais aussi important. Après, c’est plus difficile à faire à la maison ! 


Tu aides aussi le centre non ?


Je fais modestement un petit peu de bénévolat pour le centre. Je guide des méditations du matin en remplacement de temps en temps et je m’occupe de l’accueil de “Méditations sur la voie”.


Quel bilan tu fais de ces premières années ?


D’abord, je me rends compte que tout cela m’apporte une boussole spirituelle que je n’avais pas vraiment avant. Ça crée des repères et une direction. En particulier, j’essaie beaucoup plus de rendre les gens plus heureux autour de moi. Ensuite, cela m’a vraiment ouvert à la philosophie bouddhiste et c’est passionnant. Et puis enfin, ça m’a permis de rencontrer des personnes de grande qualité humaine, dont je partage les intérêts et en qui j’ai une grande confiance.


Comment tu vois la suite ?


Je suis encore en pleine découverte et j’ai encore énormément à apprendre. Au centre, il y a énormément d’activités. On a du mal à profiter de tout. En même temps, j’essaie de ne pas trop me disperser. Je vais poursuivre les enseignements que je suis déjà et surtout, autant que possible, les mettre en pratique. 


Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.

  Quel affectueux témoignage de reconnaissance  ! Nous sommes en 2016 et Tenzin Palmo nous fait l'honneur d'enseigner au centre parisien (photo par Olivier Adam).



La lettre de la fpmt