Kalachakra Info

Mars / avril 2024
 

Paroles de Maîtres, Lama Zopa Rinpoché

"La véritable retraite ne consiste pas à s'isoler mais à maintenir un esprit juste"

En janvier 2015, Rinpoché répondait par courrier à un étudiant qui l'interrogeait. Arrangements et traduction par Franck.


"Mon très cher ami, 

Il est de la plus haute importance que vous méditiez sur l’importance de la précieuse existence humaine, comme vous le savez. Vous devez y réfléchir méthodiquement, encore et encore. Comme Pabonka Rinpoché l’a indiqué, il existe trois grands objectifs à en tirer [: la joie des vies futures, celle de la libération et celle du plein Éveil]. 

Actuellement, nous avons une renaissance humaine très spéciale, nous avons donc un potentiel considérable pour réaliser l’Éveil en cette vie. [Mais] notre vie peut s’achever à tout moment. Immédiatement ou l’instant d’après. Nous devons donc méditer sur l’impermanence et la mort. 

[Et] même si nous essayons de pratiquer le dharma, la plupart du temps nous créons du karma négatif, ce qui a pour conséquence une renaissance dans les mondes inférieurs. Nous devons méditer maintenant [sur cela aussi].

Je ne peux pas vous conseiller sur votre travail et vos finances. Vous devez réfléchir attentivement à ces sujets, et comprendre l’importance de vos décisions.

[...] Pour vous, le mieux est de “vivre en retraite”. La véritable retraite ne consiste pas à se retirer dans une grotte ou un endroit isolé, mais de prendre soin de son esprit, de maintenir son esprit dans un état juste. C’est l’esprit qui doit être en retraite, pas le corps. C’est ce que vous devez comprendre ; peut-être l’avez-vous oublié.


Avec mes prières et mon amour…"


Le billet de la directrice

"Suivre une retraite, c'est se retrouver au cœur du dharma"

"Chers amis du dharma,

Notre cher Lama Zopa Rinpoché nous disait que suivre une retraite, c’était comme prendre « des vacances loin du samsara ». C’est en effet une pause que nous nous accordons dans notre quotidien. Un temps pour nous. Pour nous reposer, pour souffler, pour trouver du réconfort dans nos vies bousculées par l’agitation du monde.

Suivre une retraite, c’est aussi se retirer momentanément de nos préoccupations habituelles, et se retrouver au cœur du Dharma. Le  cadre et le rythme d’une retraite nous rendent disponibles pour découvrir notre monde intérieur, et quand on y réfléchit c’est une expérience unique auxquelles peu de gens ont accès.

C’est ce qui nous a motivés à créer il y a une douzaine d’années le centre de retraite de Saint Cosme en Vairais. Situé dans un écrin de verdure, il a été béni sur place par Lama Zopa Rinpoché, et c’est une offrande faite à nos étudiants, pour qu’ils puissent goûter aux réalisations que facilite notre programme de retraites.

Joyeux printemps à tous et à toutes !"


Élisabeth


Des moulins à prières à Saint Cosme

Journal de voyage... De la maison d'Alexandra David-Néel à Saint cosme en vairais

Début février, le centre a fait l'acquisition d'une trentaine de moulins à prières qui ont appartenu à la célèbre exploratrice.

Découvrez une explication de l'origine des moulins à prières par Lama Zopa Rinpoché, ainsi que le témoignage par Marie-Christine de l'expédition mémorable pour les amener de Digne-les-Bains à Saint Cosme. 

  

“Le Bouddha empreint de compassion Avalokiteshvara a dit au maître Nagarjuna qu'il fallait aller chez le roi des nagas chercher un moulin à prières. Ce moulin nous permet de nous libérer rapidement des souffrances des royaumes inférieurs. Il est un grand bienfait pour tous les êtres quand on le voit, quand on l'entend ou quand on le touche.


Nagarjuna est allé voir le roi des nagas, et lui a dit son souhait de ramener ce moulin à prières sur la terre, afin que tous les êtres puissent être bénis par sa présence. Il est allé chercher ce moulin et l’a ramené en Inde. Il l’a transmis à la « Dakini au visage de lion » qui l’a transmis au grand yogi indien Tilopa. Par la suite, le moulin a été transmis à Naropa, puis à Marpa qui l'a ramené au Tibet pour le donner à Milarepa. À son tour, Milarepa l'a transmis à son disciple Gampopa.


Dans le tantra de Guhyasamaja, il est dit que les rayons émis par ce moulin à prière permettent de faire émerger les quatre pensées incommensurables de bienveillance, de compassion, de joie et d’équanimité dans nos cœurs, et de compléter les perfections de générosité, de moralité, de patience, de persévérance, de concentration et de sagesse.” 

Lettre à des étudiants (2015)

“À la recherche des moulins à prières” - Journal de voyage 


À l’autre bout de la France, à Digne les Bains, trente moulins à prières soigneusement empaquetés nous attendent. L’association Alexandra David-Néel les a proposés au centre Kalachakra qui a pu les acquérir grâce à des donations.


Le 1er février de bon matin, Julien et moi partons de St Cosme pour attraper un train qui nous mènera jusqu’à Aix en Provence. Là bas, une grande voiture a été louée afin de pouvoir transporter les moulins qui pèsent, avec leurs mantras, six kilos chacun.


Arrivés à Digne les Bains, sous un joli soleil, nous profitons de notre déplacement pour effectuer la visite du site consacré à l’exploratrice-écrivain (objets religieux, biographie, photos d’époque de ses périples en Inde, au Japon, au Tibet) et notamment de la Maison « Samten Dzong », la forteresse de la méditation où elle vécut ses dernières années. 



Alexandra David-Néel est décédée en 1969 à l'âge de cent ans. Sa bibliothèque de livres tibétains a rejoint celle du musée Guimet qui a été un endroit déterminant dans sa vocation d’orientaliste .



Puis nous rejoignons le cœur du village de Digne où l’association possède une jolie boutique. On y trouve une exposition sur la vie rurale tibéto-népalaise et où l’on peut acheter des objets sacrés, des Tankhas et des productions artisanales locales. Nous sommes chaleureusement accueillis et prenons rendez vous pour le lendemain matin.





Vendredi 2 février, un voyage en voiture de près de 900 km nous attend. Les moulins sont rapidement chargés et les conditions météo sont bonnes (en zones de montagnes, on aurait pu avoir de la neige)... mais les obstacles ne sont pas toujours là où on les attend. On passe Sisteron, Gap puis la “route Napoléon” sans encombre, jusqu’à Grenoble. Là, les choses se gâtent : vastes embouteillages et autoroute fermée, suite au mouvement social des agriculteurs. Les engins de nettoyage sont à l’œuvre pour déblayer des monticules de déchets encore fumants.


Il est 13h, nous nous posons pour réfléchir, nous adapter et pratiquer la patience. Comme l’ensemble des usagers de la route, nous prenons un autre itinéraire. Celui-ci nous fera passer par Bourg en Bresse, au pas dans les traversées de villages, puis Mâcon, Moulins et diverses nationales et départementales.


La nuit nous rattrape à Nevers, mais notre précieux chargement nous protégera quand nous filerons, un peu fatigués vers Orléans, Chartres et enfin St Cosme. Il est plus de 22h, et cela fait treize heures depuis notre départ. La mission est accomplie… Réjouissances…


J’espère sincèrement que chacun pourra bénéficier de ces si précieux objets du dharma lors des futures retraites.


Marie Christine


Cadeau ! Big Love en livret pdf

Une rétrospective en pdf des "morceaux choisis" de Big Love

Voilà déjà près de trois ans que nous vous proposons chaque mois un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé ! Le centre Kalachakra est heureux de vous offrir un livret en pdf reprenant les moments forts de ces traductions réalisées par Michelle. Montage par Franck.


Big Love - Morceaux choisis  #30


Un mariage secret

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant évoque un mariage aussi discret qu'officiel, qui avait permis à "Lama" de faciliter ses séjours à l'étranger...

  

Les lamas et Yéshé Khadro furent invités en octobre en Nouvelle Zélande par Ecie et William Hursthouse. 

« En dépit de pluies persistantes, Lama aimait aller marcher dans les vasières avoisinantes, parfois juste en nu-pieds. Peu de gens étaient au courant des problèmes cardiaques de Lama mais Yéshé Khadro, infirmière avertie, était de ceux qui savaient. Inquiète de voir ce qu’il avait aux pieds, elle l’avertit de ne pas s’aventurer trop loin. Une fois que ses pieds s’enfonçaient manifestement dans la vase, soudain anxieuse, elle lui suggéra de faire demi-tour. « Si vous pensez à vous enfoncer, vous vous enfoncez, » répondit-il en claquant des doigts. Yéshé Khadro en conclut qu’elle aurait mieux fait de se taire et ils poursuivirent leur chemin. « Au bout d’un moment, dit-elle, je réalisai qu’on ne s’enfonçait plus du tout, bien que la vase n’ait pas été plus stable qu’auparavant. »

Un mariage secret

Quand Bea Ribush (la mère de Nick, directeur de Wisdom Publication) assista au mariage ( par Lama ) de son fils Dorian avec Alison à Diamond Valley, elle ne dit à personne qu’elle-même était sur le point de se marier. Le 18 octobre, Lama s’envola seul pour Melbourne. En fin d’après-midi, lui et Béa furent mariés par un célébrant agréé. Tenus au secret, Dorian et Alison leur tinrent lieu de témoins. Lama et Bea prirent tout à fait seuls la décision de cet arrangement des plus chastes, probablement durant le cours à Diamond Valley dans la mesure où cela impliquait de présenter à l’avance une demande pour la cérémonie. Lama Yéshé avait besoin d’un vrai passeport, non d’un passeport népalais acheté ou d’une carte d’identité indienne, et se marier avec une citoyenne australienne résoudrait ce problème. Huit ans plus tard, son passeport australien lui sauvera probablement la vie (lors d’un voyage au Tibet). Il y eût très peu de gens à être au courant de ce mariage et Béa Ribush demanda qu’il n’en soit fait aucune mention dans sa biographie tant qu’elle serait vivante. Elle mourut en 2008. Cependant elle s’enregistra sur la liste électorale australienne en tant que Béatrice Yéshé et recevait parfois du courrier à ce nom. Dr Nick apprit la nouvelle par Yéshé Khadro à la fin de sa retraite à Lawudo quand il revint à Kopan à la fin de l’automne.

(Après la cérémonie, les 4 se firent inviter chez un couple d’étudiants dans un tout petit appartement vite bondé. Arriva un colocataire provisoire, Pete Northern, qui raconte :)

« J’étais là debout, une bouteille de retsina sous le bras, pendant que tous me regardaient et se tassaient en riant. Ce que je ne savais pas c’est que Lama était assis juste derrière moi, son zen sur le visage. Cela me l’avait d’une certaine façon rendu invisible. Il l’ôta d’un coup. Je n’arrivais pas à croire qu’il soit là. Nous avons dîné et passé une excellente soirée mais Lama dit qu’il me fallait prendre le cinquième vœu interdisant les intoxicants. Il dit que si je n’arrêtais pas de boire, il me tuerait, et je savais très bien que Lama me donnait là un excellent conseil. »

Le 20 octobre, les lamas repartaient pour l’Inde.

   Avril au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau du programme d'avril,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.

 

Voici les événements importants d'avril :

 

Rencontre avec  Martha


"La méditation m'aide à contrôler les émotions perturbatrices"
Martha est étudiante de "Découverte du bouddhisme" et elle fréquente le centre depuis 2020. Propos recueillis par Arnaud.

 

  Comment t’es tu retrouvée impliquée au centre ?


Je suis arrivée au centre par un autre centre bouddhiste. Je m’intéresse à l’enseignement depuis 2019. J’ai lu un livre de philosophie qui parlait du bouddhisme et ça a fait tilt. J’ai commencé au centre Triratna qui est dans le 13ème. Ils organisent des retraites tous les ans à Saint Cosme et c’est comme ça que le lien s’est fait avec le centre Kalachakra, d’abord le centre de retraite puis le programme à Paris. C’était en mai 2020 et je me suis dit que je viendrai aux journées portes ouvertes en septembre. 


J’étais très intéressée par suivre “Découverte du bouddhisme” qui avait l’air très structuré. J’ai fini le cycle précédent avec François et j’ai commencé le nouveau, que je suis encore actuellement. C’est le principal programme où je suis impliquée. J’essaie de le suivre de manière sérieuse, en faisant les lectures, en participant aux groupes de discussion. 


Dans DB j’apprécie l’ambiance, parce que même si chacun de nous est très différent des autres, on forme un vrai groupe et cela est très riche. La méthodologie du programme est super. On a le temps de lire, de réfléchir, d’essayer de mettre en pratique. Cela aide vraiment à s’approprier le contenu et à l’intégrer. C’est très progressif. L’alternance entre le cours et la discussion, entre la théorie et la pratique, est très bien. 


J’ai déménagé en Sologne il y a deux ans, à 40 km de Blois, mais je viens toujours à Paris pour les enseignements plutôt que de suivre les programmes en ligne. Pour moi les interactions avec le groupe sont une partie importante du programme.


Le plus difficile c’est de faire une méditation une demi-heure tous les jours. J’ai du mal à m’asseoir. Je suis mieux à étudier. Cependant, je réfléchis beaucoup aux enseignements. Je “digère dans ma tête”. C’est une forme de méditation analytique. 


Je me rends compte pourtant que si je réussis à m’asseoir pour méditer, ça m’aide beaucoup. Quand j’ai un problème au travail ou dans la relation aux autres, je me rends compte que ça manque. La méditation m’aide à contrôler les émotions perturbatrices. La difficulté c’est de trouver le temps de le faire régulièrement avec le boulot. 


Comment tu vois la suite ?


Je compte refaire un cycle de DB pour pouvoir valider les modules et approfondir mes connaissances. Chaque fois que tu réécoutes un enseignement, tu en tires quelque chose de différent. Au fur et à mesure, la compréhension s’approfondit. Cela me permettra d’attendre jusqu’au PEBA et de faire les questionnaires pour valider les différents modules. J’aimerais aussi m’impliquer sur les autres activités du centre. Quand j’ai décidé de déménager c’était notamment pour avoir plus de temps à consacrer au bouddhisme et je compte bien que ce soit le cas. J’aimerais aussi suivre le programme qui va être mis en place en septembre [Le centre Kalachakra va démarrer en septembre un programme intermédiaire entre DB et le PEBA].


Et tu es d’accord pour reprendre la coordination du prochain cycle de “Découverte du Bouddhisme” ?


Oui, avec plaisir. Cela me donnera l’occasion de rendre un peu tout ce que j’ai reçu. C’est important qu’il y ait quelqu’un qui fasse le lien.

Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.

  En ce début d'année, on s'active à Saint Cosme pour préparer le centre de retraite à accueillir les retraitants 2024 comme il se doit !

La lettre de la fpmt